Inessa, Chevalier d'Or des Poissons
Beauté Mortelle

Inessa était assise sur les marches de son temple, elle aimait cet endroit où planait encore le parfum de son prédécesseur, le chevalier Aphrodite. Elle s'étala de plus en plus sur les marches de son temple, ses longs cheveux couleur d'or se répandaient sur les dalles du temple tandis qu'elle protégeait ses yeux de la morsure mortelle du soleil couchant de sa main.
Elle se prit à rêver à la beauté du coucher de soleil et à tout ce que cela avait de symbolique : quand le soleil se couchait à l'horizon des plages de son île natale c'était comme s'il voulait embraser la mer, répandant ses rayons sur toute sa surface avant de s'y noyer complètement. Mais alors que beaucoup y voyaient la mort, la fin de la journée, elle, Inessa y voyait une nouvelle naissance : celle de la Lune qui une fois que le soleil s'est caché éclaire le ciel de sa lumière pâle. C'était le moment qu'elle préférait : celui où la Lune apparaît dans le ciel bleuté tandis que le soleil disparaissait au loin dans la barrière de corail. A ce moment le ciel semblait partagé entre le soleil et la lune, la lumière et l'ombre, le bien et le mal, l'aurore et le crépuscule, c'était magnifique. Inessa ne se lassait pas de ce spectacle, elle y voyait l'incarnation de la beauté, si ses compagnons chevaliers avaient regardé le ciel avec les mêmes yeux qu'elle en cet instant ils auraient sans doute mieux compris pourquoi toutes ses techniques de combat étaient basées sur le soleil et la Lune.
Elle aurait voulu pouvoir arrêter le cours du temps pour que cet instant se prolonge éternellement. Mais tandis qu'elle en goûtait la saveur comme Adam le fruit défendu le parfum des roses du chevalier Aphrodite la saisit aux narines et elle eut l'impression qu'Aphrodite s'adressait directement à elle pour la mettre en garde contre son attrait pour la beauté.

- Toute rose a des épines Inessa, toute beauté peut être mortelle.

Elle sentit alors une très vive douleur lui brûler la base du cou tandis qu'un flot de souvenirs déferlaient en elle : le soleil, la lune, la barrière de corail, la beauté, la mort… A ce moment elle cessa d'être Inessa la garce, sûre d'elle-même, vexante pour redevenir l'Inessa faible et apeurée qu'un monstre dont elle ne retrouverait jamais la trace avait défigurée. Elle sentit alors le besoin de revenir en arrière, avant d'avoir rencontré Athéna, avant l'appel des étoiles, avant cette nuit où une rose blanche tombée du ciel s'était accrochée à son oreille pour lui murmurer les paroles du destin. Quand elle ne portait pas encore une armure d'or et qu'elle faisait l'admiration de tous et la jalousie de toutes par sa beauté.


***


Je suis née dans cette île qui  est à elle-seule un continent et qu'on appelle l'Australie. De cette terre qui est ma terre natale j'ai gardé un certain goût pour l'exotisme, la mer et les grands espaces. Peu de temps après ma naissance mes parents ont déménagé vers une agréable ville du nom de Darwin, c'est là que j'ai passé une grande partie de mon existence.
Je ne m'attarderais pas sur mon enfance si elle avait été heureuse mais comme ce ne fut pas le cas je sens que j'ai besoin d'y revenir. Mes parents formaient un couple très uni, ils s'aimaient pour ainsi dire comme au premier jour, tout le temps partis en voyage ou chez des amis à étaler leur bonheur. Bien que je fus leur fille unique j'étais pour ainsi dire le cadet de leur souci, ils ne s'occupaient guère de moi et comme c'est souvent la coutume je fus confiée très tôt à une nourrice.
Cette femme fut bien plus une mère pour moi que ne le fut jamais ma génitrice. Elle m'a appris quelque chose d'essentiel pour une jeune fille : à paraître belle. Au début je ne prêtai guère attention à ses conseils en la matière et je recherchais plus que tout l'attention de mes parents mais ce fut en vain. J'ai passé plusieurs années dans un mutisme affligeant jusqu'à ce que je fus en âge de discerner ce que voulait dire le regard des gens. En regardant mes parents j'ai compris pourquoi ils s'aimaient tellement, ils étaient tous les deux d'une parfaite beauté et dans leur narcissisme ils avaient une véritable adoration l'un pour l'autre. Ce jour-là j'ai compris l'immense pouvoir de la beauté et j'ai juré de devenir tellement belle que je parviendrais un jour à éteindre l'aura du couple de mes parents. Ces résolutions d'enfant  peuvent paraître bien futiles au premier abord mais elles trouvèrent leur justification par la suite.

Dans les années qui suivirent je fis tout pour me rendre belle par des moyens naturels. J'ai ainsi passé des heures à bronzer au soleil pour que ma peau acquière cette teinte qui est pour beaucoup dans mon succès. Je suivis aussi un régime de mannequin pour que jamais une rondeur ne me mette dans l'embarras. Mais plus important j'ai tout fait pour me rendre désirable, copiant des positions sensuelles sur les plus grandes actrices.
A 15 ans je me jugeais parfaite et le regard des hommes me prouvait combien j'avais raison mais cela ne me suffisait pas, j'avais développé un tel complexe d'infériorité par rapport à mes parents pendant mon enfance que j'éprouvais un besoin intense de dominer toutes et tous. Je ne supportais absolument pas que l'on me résiste, mon comportement s'en ressentit : tout en me rendant désirable mon ton devenait de plus en plus cassant avec les hommes dont je sentais qu'ils étaient fous de moi, je les laissais me prodiguer des déclarations enflammées mais ne leur donnait jamais rien en retour. Mais mon désir de domination allait de pair avec un besoin d'être admirée et vénérée.
Je me souviens encore aujourd'hui d'une histoire qui m'avait beaucoup choquée quand j'étais petite : celle d'Aurore et de Crépuscule : On racontait que dans un château vivaient deux très belles princesses dont l'une s'appelait Aurore et l'autre Crépuscule. Toutes deux avaient de nombreux prétendants mais étaient aussi dissemblables dans leur personnalité que le jour et la nuit. Aurore était pleine de vie, dès le matin elle n'avait de cesse de danser avec tous ceux qui le lui proposaient, prenant un malin plaisir à effacer sa sœur. Mais à mesure que l'heure avançait elle se faisait plus exigeante et cassante avec ses prétendants de sorte que ceux-ci se tournaient naturellement vers sa sœur qui ne se trouvait ainsi jamais à cours de cavaliers pendant le reste de la nuit. Pour moi cette histoire enfantine était une sorte de malédiction : je ne pouvais supporter de n'être pas constamment entourée. Je me suis alors jurée d'être le jour comme le soleil et la nuit comme la lune de sorte que mon aura brille éternellement. Pour satisfaire cette ambition je dus me monter à toutes les soirées, porter les tenues les plus élégantes mais aussi ne jamais laisser aucun homme prendre de ‘ascendant sur moi. A cette époque j'étais sûre de moi-même, de ma beauté mais j'étais aussi une vraie peste.

Mes parents finirent par s'inquiéter de mon comportement et tentèrent de reprendre ma vie en main, quand ils comprirent qu'il était trop tard pour cela ils en furent très malheureux et leur amour en pâtit. Je pris un plaisir sadique à voir leurs charmes s'estomper alors que les miens fleurissaient, ils allaient enfin comprendre ce que j'avais vécu dans mon enfance ! Et bientôt je deviendrais la seule lumière de leur vie ! Même si cela peut paraître très cynique je confesse que je n'ai jamais été plus heureuse que pendant cette période d ma vie : tous les hommes avaient le regard rivé sur moi, toutes les filles me jalousaient et m'enviaient tandis que mes parents me passaient tout de peur de me perdre. J'étais une sorte de reine vivant dans un royaume enchanté. Mais s'il est une chose qui est éphémère en ce bas monde c'est bien le bonheur et le destin, un jour, se rappela cruellement à mon souvenir.
Ma passion de la vie me poussait à aller à l'encontre de tous les interdits de plus j'adorais la pureté de l'eau, en me baignant à l'écart de toutes choses j'avais l'impressions de replonger dans une vie antérieure où j'aurais été poisson, ‘ailleurs ne dit-on pas que le premier être vivant a émergé de l'eau ?
Quoiqu'il en soit, comme tous les étés les gardes-côtes australiens annoncèrent qu'il était désormais dangereux de nager du côté de la grande barrière de corail car de nombreux requins y avaient élu domicile pour se reproduire en eaux chaudes. Le simple mot d'interdit m'était insupportable et le danger tout autant que la mer me passionnait. Je convainquis aisément un de mes soupirants de m'emmener dans son bateau jusqu'à cet endroit. Là, sous le soleil des tropiques je me sentais parfaitement bien et je n'avais qu'une envie : que ce moment se prolonge éternellement ! J'insistai auprès de mon ami pour rester là jusqu'au crépuscule, au moment où le soleil ne fait plus qu'un avec la mer et que la Lune voile le ciel de sa face argentée. Aurore, Crépuscule… Le Soleil, la Lune j'avais vraiment envie de voir si ces astres n'allaient pas pâlir devant ma beauté.

A ce moment j'ai été assez stupide pour me jeter à l'eau, en cet instant magique je ne voulais faire qu'un avec mon élément favori. L'attente du coucher de soleil me parut durer infiniment longtemps. C'est alors que j'entendis au travers du bouillonnement de l'eau la voix de mon ami.

- In… Essa… Tion !"

Je lui répondis par un geste d'agacement par lequel je voulais lui signifier que sa présence m'importunait en ce moment magique. J'entendis alors un bruit sourd dans l'eau en même temps que je sentis l'adrénaline remonter de mes pieds jusqu'à mon cerveau pour me communiquer une information : quelque chose de froid venait de me frôler.

- Un requin ! pensai-je immédiatement.

A ce moment je sentis la panique s'emparer de moi, je n'étais plus une déesse sûre d'elle-même, j'avais l'impression de retourner au stade animal, de redevenir un animal fuyant la mort. Je me dirigeai vers le bateau avec toute la célérité que me permettaient mes bras et mes jambes. Mon ami se pencha au maximum en avant pour m'offrir sa main, je la saisis dans les miennes avec force. Il tenta de me remonter mais l'adrénaline faisait battre mes jambes dans l'eau d'une manière qui excitait le requin qui m'avait frôlée.
Dans un ultime effort mon ami me tira à bord juste au moment où le requin découvrit sa face monstrueuse. Je suis sûre qu'il m'a frôlée mais sur le moment je ne ressentis qu'un immense soulagement d'être saine et sauve. Je me blottis contre mon ami qui à ce moment fut aussi surpris que moi de ce geste qui n'était pas dans mes habitudes. Ce ne fut que plus tard, lorsque les gardes côtes nous croisèrent que je réalisai que cet immonde requin avait laissé son empreinte dans ma chair. Je me souviens encore de leurs paroles :

- Eh bien on peut dire que vous avez eu de la chance  mademoiselle. Ce requin aurait pu vous tuer !
- Ou… Oui enfin je veux dire merci d'être arrivés.
- Etes-vous indemnes au moins ?
- Indemne ? Oui je pense.

Mon ami parut dépité de ma réponse, je crois que les hommes ont toujours eu une attirance morbide pour les blessures, elles sont pour eux des sortes de trophées, des preuves de leur bravoure. Voyant une goutte de sang s'écraser contre le plancher du bateau il s'écria :

- Indemne ! Mais non elle ne l'est pas, voyez : le requin lui a laissé la race de ses dents à la base du cou !

Le garde côte examina mon cou avec un intérêt dont il s'efforçait sans doute de se dire qu'il était professionnel et conclut avec le sourire.

- Ce n'est rien, vous pouvez vous vanter de vous en être tirée à bon compte.

Et il ajouta avec une lourde ironie :

- Espérons que cela n'altérera en rien votre beauté.

Je portai alors la main à mon cou et l'en ressortis tachée de sang. En tentant de l'essuyer sur moi je me rendis compte que je n'avais réussi qu'à souiller encore plus ce corps de déesse dont j'étais si fière. La situation devait être comique car ils éclatèrent tous d'un rire gras qui redoubla en me voyant sangloter. Le pire fut peut-être l'accablante sollicitude de mes parents qui, peut-être à cause de ma faiblesse, en profitèrent pour reprendre de l'ascendant sur moi.
Je fus alors touchée par une sorte de prise de conscience. Une prise de conscience de quoi je ne le sais pas très bien moi-même. De la mort ? De ce que mon attrait pour la beauté avait failli provoquer ma perte ? De la gentillesse de mes parents ? De ma propre faiblesse ? De la vanité de ma vie ? Toujours est-il qu'à la suite de cet événement je n'osai plus sortir de chez moi pendant un moment. Mon ami qui m'avait secourue avait raconté cette histoire à tout mon entourage et affirmait depuis avoir des droits sur moi, tout le lycée en faisait des gorges chaudes.
Quand je revins au lycée je n'étais plus aussi forte qu'avant, mon aura avait faibli et les gens me questionnaient alternativement sur récit mon agression  et sur ma cicatrice au cou mais tous étaient en mesure de déceler mon trouble et en abusaient. J'étais en passe de devenir une souffre-douleur. Avec le temps le souvenir de cet accident s'effaça de leurs mémoires mais pas de la mienne… Chaque fois que quelqu'un m'adressait la parole je me mettais instinctivement sur la défensive. Mon ton devint cassant et j'essayais consciemment de blesser les autres autant que j'avais été blessée par ce requin. Finalement ce petit jeu finit par lasser tout le monde et mes parents s'étonnèrent de me voir sombrer dans un abîme de tristesse et de solitude mais plus grave, l'eau me terrifiait à présent.

Un jour je scrutais l'océan devant moi en essayant de puiser la force dans le soleil et la lune de surmonter mes peurs. Tandis que je regardais le ciel j'assistai à un phénomène étrange : ce fut comme si toutes les étoiles de l'hémisphère nord s'étaient mises à briller en même temps.
Dans cet éclat de lumière je distinguai la forme de la constellation des Poissons, aussi visible que dans un planétarium, fait particulièrement exceptionnel car elle n'était pas visible de l'Australie en cette saison. Je ne parvenais pas à détacher mon regard de cette constellation, à ce moment une forme sembla descendre du ciel puis se posa dans mes cheveux dorés, c'était une rose blanche. En la saisissant je m'égratignai le doigt et en le portant à ma bouche pour en aspirer le sang qui s'en écoulait j'entendis une voix qui m'est devenue familière depuis :

- Zeus maître du ciel changea Aphrodite et son fils Eros en Poissons pour qu'ils puissent échapper par la mer à leur poursuivant, le hideux Typhon fils de Gaïa.

A ce moment Aphrodite avait mon visage et Typhon celui du requin. Puis la voix s'éleva à nouveau dans ma tête :

- Grave la souffrance dans ton cœur car elle te rendra plus belle.

Je posai alors mon regard sur la rose blanche qui m'avait égratignée, je n'en crus pas mes yeux : la couleur immaculée d la rose virait insensiblement à l'écarlate, se colorant de mon sang. Un flot de souvenirs déferla dans ma tête comme une vague de fond, je revoyais ce requin qui m'avait blessée, je voyais sa tête hideuse et même la couleur de mon sang sur ses crocs quand il m'avait arraché un morceau de chair au niveau du cou. NON je ne voulais pas que cela se reproduise, j'avais trop souffert pour me retrouver dans une situation similaire encore une fois.
Je regardai intensément la rose en serrant sa tige de toutes mes forces entre mes doigts. Au début cela ne fit qu'augmenter l'hémorragie et plusieurs gouttes de mon sang tachèrent le sable fin. Je serrai plus fort. A ce moment la rose blanche avait pratiquement viré au rouge, j'étais hallucinée d'avoir perdu tant de sang à cause d'une si petite blessure et devais lutter contre l'évanouissement. Je faillis lâcher prise sous le coup de la douleur mais les paroles mystérieuses me revinrent en tête :

- Grave la souffrance dans ton cœur car elle te rendra plus belle.

Cette voix dans ma tête avait raison, je devais intégrer la souffrance de façon à pouvoir canaliser mon énergie vers son objet. Je sentis alors une énergie nouvelle me submerger, c'était comme si un sang nouveau coulait dans mes veines avec la force des vagues qui s'écrasaient contre la plage. L'énergie qui me submergeait prit alors une couleur bleutée. Dans un ultime effort je canalisai toute cette énergie en direction de la rose rouge que je tenais entre mes doigts. La rose rouge fut alors entourée d'une aura de couleur bleue comme les vagues et chose incroyable… commença à reprendre sa couleur blanche tandis que je sentais le sang que j'avais perdu refluer dans mes veines. A cet instant, sans le savoir je m'étais éveillée au cosmos. Des mots qui n'étaient pas les miens sortirent de ma bouche :

- Le sort de la rose sanguinaire est rompu.

Je respirai alors le parfum de cette rose blanche qui m'avait égratignée, je n'avais jamais rien senti de tel : cette rose respirait la vie alors qu'elle avait été arrachée de son milieu naturel, je compris alors le sens de ces paroles : même si je suis blessée ma beauté ne pourra en ressortir que plus grande. Brisée par l'effort que je venais de fournir je me laissai tomber en arrière, le sable fin amortissant ma chute mieux que je ne l'aurais cru. Je levai alors les yeux vers le ciel : que cette nuit était belle, il ne lui manquait plus que… le soleil. En levant les yeux vers la lune j'eus la surprise de la voir cerclée d'or, c'était une éclipse, une éclipse de toute beauté. Etait-ce cela cette parfaite forme de beauté que j'avais si longtemps cherchée ?
Dans ma naïveté je pensai immédiatement que la personne qui m'avait soufflé ces paroles de réconfort ne pouvait être que celle qui m'offrait aussi cette magnifique éclipse. Il fallait absolument que je découvre son identité. La constellation des Poissons serait mon premier indice.

Par la suite je me suis plongée à fond dans l'étude de récits mythologiques, domaine qui m'était jusqu'alors totalement inconnu. J'ai ainsi découvert que les Poissons représentaient bien Aphrodite et Eros fuyant Typhon par la mer, pour moi c'était un signe : Aphrodite était la déesse de la beauté, Typhon un monstre hideux, je repensai à l'attaque du requin, les rôles sont inversés. Reste Eros… Eros symbolisait l'amour… Se pourrait-il que ce soit l'amour que ce requin ait voulu me voler ? Si c'était le cas il fallait absolument que je retrouve la personne qui m'avait soufflé ces paroles, ne serait-ce que pour savoir ce que m'a volé ce requin.
Je pris alors la résolution de chercher les réponses que j'attendais à l'endroit le plus à même de me les fournir : la Grèce. J'en ai depuis parlé à mes parents, ils ont trouvé mon idée de départ un peu radicale mais l'ont mieux prise que je le pensais.  Ils ont dû comprendre que je n'avais pas d'avenir à Darwin et que plus rien ne me rattachait à eux et qui sait peut-être est-ce pour leur couple l'occasion d'un nouveau départ ? Ils ont accepté de payer le prix du voyage et m'ont laissé de l'argent pour quelques temps, ensuite je compterais sur la faiblesse des hommes pour me débrouiller…


***


Temple des Poissons

Aujourd'hui je suis un chevalier d'or, je fais partie d'une caste de guerriers redoutés depuis les temps mythiques. Je crois que j'ai toutes les raisons d'être heureuse.
Dans ce monde d'hommes je vois bien que j'attire les autres chevaliers mais qu'ils me craignent assez pour ne pas aller plus loin. Mes cheveux en poussant ont fini par cacher ma cicatrice au cou et l'armure des Poissons dissimule mieux le trouble de mon âme, ma faiblesse que je ne l'aurais cru.
Pourtant je ne me sens pas complète, comme si quelque chose me manquait : quelqu'un à qui me confier, quelqu'un qui comprendrait mon trouble sans s'en moquer… serait-ce Eros ? Et puis il y a Typhon, cet immonde requin qui m'a attaquée. Serai-je un jour assez puissante pour le détruire, pour éradiquer la peur de mon âme ? En pensant à ce monstre je ne souhaite qu'une chose : qu'il se prenne au piège de ma beauté mortelle et qu'il en meure !

de Hades Glory



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Ce chapitre est copyright Diego Jimenez.
Les personnages de Saint Seiya sont copyright Masami Kurumada.